- Sur un sol glissant et à travers une succession de courbes à en perdre le nord, la caravane du W2RC a découvert la région de Cordoba à l’occasion de l’étape 1 en boucle.
- Chez les motos RallyGP, Tosha Schareina (Monster Energy Honda) s’est incliné pour 1’’ derrière son coéquipier Ricky Brabec. L’Espagnol conserve d’un cheveu les commandes de la course devant l’Américain et l’autre Honda d’Adrien Van Beveren.
- En Rally2, Bradley Cox (BAS World KTM Racing) a repris l’avantage sur Romain Dumontier (Team Honda).
- En Rally3, John Medina (Xraids Experience) est leader. Chez les quads, Manuel Andujar garde le pouvoir.
- Chez les autos Ultimate, Yazeed Al Rajhi (Overdrive Racing) a pris la tête de la course devant Nasser Al Attiyah (Nasser Racing by Prodrive). Parti en dernière position, Lucas Moraes (Toyota Gazoo Racing) est ce soir sur le podium.
- En Challenger, Rokas Baciuska (Can-Am Factory) s’est une nouvelle fois imposé. Le leader du championnat mène sa catégorie. En SSV, Yasir Seaidan (MMP) a été contraint de quitter la spéciale, comme au Portugal. Sebastian Guayasamin (BE Racing) est leader et voit la course au titre totalement relancée.
- Demain, l’étape 2 de 724 km sera la plus longue de la semaine, elle emmènera la caravane jusqu’à San Juan à travers 423 km de spéciale.
FIM : BRABEC D’UN SOUFFLE !
À la lecture de cette phrase, il se sera écoulé plus de temps que l’écart entre Ricky Brabec et Tosha Schareina à l’arrivée de l’étape. Une seconde seulement séparait les deux hommes au bout des 381 km chronométrés, à l’avantage du Californien. Vainqueur du prologue, l'Espagnol s'est fait surprendre dans le sprint final par son coéquipier, 6e à 42" à 140 km de l’arrivée avant de faire le forcing. Une seconde, c'est aussi leur écart au général, mais à l'avantage de Schareina. Adrien Van Beveren monte sur un podium 100 % Honda (voir Stat FIM), à 44" aujourd'hui et à 1'29" sur la course. Les pilotes Hero Sebastian Buhler et Ross Branch complètent le top-5 du jour à 2'06" et 2'29". L'Allemand était en tête jusqu'au km 148 avant de rétrograder. Les deux motos indiennes partiront demain à la chasse aux machines japonaises. Branch, leader du championnat RallyGP et qui dispose d’une première balle de match en Argentine, pourra compter sur les traces de son coéquipier qui partira 3’ avant lui. Et s'il lui arrive un pépin, "Nacho" Cornejo, distancé de 20' au général, pourra assurer ses arrières.
En Rally2 aussi, le vainqueur a signé une remontada sur les pistes glissantes argentines. Pointé à 1'52" de Romain Dumontier au km 98, Bradley Cox s’impose finalement pour 1'25" devant lui. Le jeune espoir péruvien Ramiro Barco hisse sa Hero au 3e rang à 29'04". Prétendant au podium, Konrad Dabrowski (Duust Rally) perd gros sur un ennui mécanique. Cox prend les commandes du général, 1'23" devant « Dudu ». Le Français doit défendre sa position de leader du championnat. Les 3 points qui le séparent du Sud-Africain rendent leur duel crucial dans la course au titre.
La catégorie Rally3 accueille un nouveau vainqueur. Au lendemain du premier succès en W2RC de Fernando Hernandez (MED Racing), son rival John Medina débloque son compteur. L'Argentin l'avait initialement battu de 12" mais il a reçu 6' de pénalité pour non-respect de la neutralisation, contre 2' pour Medina. Écart final : 3'48" en faveur du Chilien, qui mène le général pour 2'55" devant Hernandez.
Intouchable chez les quads inscrits en W2RC, Manuel Andujar l'emporte devant Kamil Wisniewski à 39'03" (Orlen Team) et Wilson Ceron à 44'05". La panne de son adversaire pour le titre Hani Alnoumesi, à 17 points au championnat, est l’autre fait marquant du jour. Le Saoudien peut continuer la course mais perd gros au général. En l’état actuel des choses – Andujar leader, Alnoumesi sixième–, l’Argentin serait titré à l’arrivée.
FIA : AL RAJHING BULL VS AL ATTACK
Auréolé de ses deux victoires de manche d’affilée à Abu Dhabi et au Portugal, Nasser Al Attiyah est arrivé en Argentine avec le rêve d’en finir avant la fin, et en beauté en remportant la course et un troisième titre de champion du monde. C’était un peu vite oublier la qualité première de Yazeed Al Rajhi, son adversaire habituel : la pugnacité. 3e en 2022, 2e en 2023, il ne reste plus au Saoudien qu’une marche à gravir pour aller chercher sa première ceinture mondiale. Al Rajhi et Al Attiyah sont les « usual suspects » du W2RC et la confrontation a aujourd’hui tourné à l’avantage du premier, battu hier dans le round d’observation par le Qatarien. À coups de secondes le matin, le match a ensuite été dominé par « Al Rajhing Bull » qui s’est imposé avec 2’ à l’arrivée. 20’’ de pénalité pour dépassement de la vitesse maximale par Nasser feront passer cette avance au général à 2’20’’. Descendu du ring, Nasser confiera avoir rencontré un problème de suspensions l’ayant contraint à lever le pied.
Le sang-froid est aussi une qualité de Lucas Moraes, 3e (voir Stat FIA). Tout l’inverse de son coéquipier Seth Quintero qui est parti à la faute. L’Américain s’est bloqué dans un fossé en tentant de dépasser un Ultimate et se trouve relégué à plus de 25 minutes.
En Challenger, Rokas Baciuska employait le même verbe que Nasser Al Attiyah pour décrire sa journée : « survivre » sur un terrain glissant, dans la poussière tout en enchainant un nombre de virages « incalculables ». « Rambo » Baciuska se sort de cette mission comme un chef puisqu’il est ce soir en tête de la manche argentine qu’il découvre, avec 4’12’’ d’avance sur le local Nicolas Cavigliasso, sa menace directe au championnat. Marcelo Gastaldi et Dania Akeel de chez BBR sont à un peu plus de 9 minutes.
En SSV, Yasir Seaidan se serait bien passé de vivre la loi des séries. Au Portugal, il avait cassé son turbo. Aujourd’hui, c’est celui d’un moteur neuf qui l’a lâché alors qu’il était en tête de la spéciale. Le leader du W2RC est à 16h55’55’’ et doit partir à la chasse aux points d’étapes. Sebastian Guayasamin en profite pour prendre la tête de la course, devant l’épatante Rebecca Busi à 2’52’’. L’Italienne s’est même permis de mener un temps l’étape aujourd’hui ! Enrico Gaspari pensait terminer devant sa compatriote, mais il a confondu vitesse et précipitation, recevant une pénalité de 3’50’’ qui le repousse à 4’49’’ du leader.
STAT FIM :
7e triplé Honda Brabec, Schareina, Van Beveren : Honda est le grand vainqueur de la journée avec trois CRF aux trois premières places. Une image qui commence à devenir fréquente en W2RC puisque c'est la 7e fois de la saison – et de l'histoire – que cela se produit. Et chaque fois que l'Américain s’est imposé cette saison, au Dakar (étapes 3 et 10) et en Argentine aujourd'hui, c’est en tête d’un tiercé rouge gagnant.
STAT FIA :
18 dépassements pour Moraes « Je m’en voulais d’avoir commis une erreur de débutant. C’était un vrai jeu de patience aujourd’hui de devoir doubler les SSV, mais je suis content de revenir dans le game. » Conséquence de sa roue arrachée lors du prologue, Lucas Moraes était le 28e et dernier participant FIA à s’élancer aujourd’hui. On prédisait au Brésilien une remontée périlleuse, du fait des difficultés à doubler sur les pistes sinueuses et montagneuses. Sur les routes de Cordoba, le pilote de 32 ans a dépassé 18 de ses 27 adversaires, soit près de 67 % de la caravane FIA ! Une remontada qui lui a permis d’arracher aujourd’hui le podium du jour, troisième temps à 5'51" du vainqueur.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La caravane arrivera demain à San Juan pour s'y installer deux nuits. Le Desafio Ruta 40 ne s'y était plus rendu depuis 2018. C'est aussi cette année-là que le Dakar s’y était arrêté pour la dernière fois. Pour ces véritables retrouvailles, le bivouac sera planté sur le circuit San Juan Villicum, qui a récemment accueilli les paddocks de deux compétitions majeures de la FIM, le WorldSBK et les ISDE (International Six Days of Enduro). Les États-Unis y ont remporté l'épreuve en novembre dernier. Brabec tentera de s'inspirer de ses compatriotes enduristes, de même que Schareina en vitesse : le dernier vainqueur du WorldSBK à San Juan Villicum est un Espagnol, Alvaro Bautista.
L’ÉTAPE DE DEMAIN vue par Pablo Eli, directeur de la course :
« Les 150 km premiers vont se disputer sur le même type de terrain qu'aujourd'hui, dans des montagnes et sur des pistes sinueuses. La suite est très rapide. Cette étape doit permettre d’arriver à 600 km du départ avec seulement 10h entre le lever et le coucher du soleil. Il y a 30 km d’un salar inédit qui n’a jamais été exploré par le Dakar, avec des pistes très sinueuses, un peu sable, un peu fesh fesh. Il y a de très nombreuses pistes sur les 100 derniers km. Il faut s’attendre à de la poussière sur cette fin de spéciale. »
Programme :
• 4 juin - étape 2 : Cordoba - San Juan (Liaison : 301 km / Spéciale : 423 km / Total : 724 km)
• 5 juin - étape 3 : San Juan - San Juan (Liaison : 137 km / Spéciale : 341 km / Total : 478 km)
• 6 juin - étape 4 : San Juan - La Rioja (Liaison : 264 km / Spéciale : 412 km / Total : 676 km)
• 7 juin - étape 5 : La Rioja - Cordoba (Liaison : 301 km / Spéciale : 218 km / Total : 519 km)Heures locales indiquées : GMT-3
