La finale du W2RC 2024 sera plus royale que jamais. Pilotes, copilotes, constructeurs : tous les titres FIA sont encore en jeu pour le rendez-vous pris à Marrakech ! Les 2 468 kilomètres du Rallye du Maroc seront décisifs.
Consécration ou remontada ?
Champion et dauphin de la saison 2023, Nasser Al Attiyah (Dacia Sandriders) et Yazeed Al Rajhi (Overdrive Racing) s’étaient donné rendez-vous en 2024 pour le match retour. Un an plus tard, les deux hommes sont à nouveau à la lutte pour le titre FIA. Leur duel est devenu un classique du championnat. Six fois déjà, ils sont montés ensemble sur des podiums W2RC. Notamment lors du dernier Desafio Ruta 40 YPF Infinia, gagné par le Saoudien devant le Qatarien. 25 points les séparent avant la grande finale, à la faveur du double tenant du titre. Mais Al Rajhi a des raisons de croire à la « remontada ». Il avait marqué 27 points de plus qu’Al Attiyah en s’imposant au Maroc l’an dernier. Le leader n’a pas le droit à l’erreur, sur des terres où il a connu la gloire (6 victoires en 2014-18, 21) comme l’échec (abandon en 2019, 15e en 2023). L’imprévisibilité est d’autant plus grande qu’il s’agit de sa première sortie officielle avec la Dacia Sandrider. Or, gagner d’entrée de jeu est peu commun. Le Qatarien l’a amèrement expérimenté en janvier, devant descendre de son nouveau Hunter avant l’arrivée du Dakar. Un coup dur bien rattrapé en remportant ensuite l’Abu Dhabi Desert Challenge et le BP Ultimate Rally-Raid Portugal. Mais qu’il ne faudra pas subir au Maroc, sous peine de céder la couronne à son inséparable rival.
Un troisième pilote est mathématiquement titrable mais ses chances sont infimes. Distancé de 53 points alors qu’il y en a 55 en jeu (voir encadré plus bas), Lucas Moraes (Toyota Gazoo Racing) pourra difficilement revenir sur le leader. Le Brésilien a toutefois deux missions ici. La première : conserver sa médaille de bronze W2RC en contrôlant l’écart avec les nouveaux pilotes X-raid Mini JCW, Guerlain Chicherit à 34 longueurs, Guillaume De Mévius à 38. La seconde : aider Toyota Gazoo Racing à remporter le championnat des constructeurs ! Comme Al Attiyah, TGR vise une troisième couronne d’affilée, mais cette fois contre lui. La marque affiliée au Qatarien, Nasser Racing by Prodrive, navigue à 30 points derrière.
LE DUEL FIA W2RC | Courses | Victoires | Podiums | Etapes | Classements |
Nasser Al Attiyah | 13 | 6 | 9 | 39 |
2023 : 1er |
Yazeed Al Rajhi | 13 | 3 | 8 | 11 | 2023 : 2e 2022 : 3e |
Vers une grande première
Rokas Baciuska (Can-Am Factory) n’a jamais été défait en W2RC. Engagé en SSV ces deux dernières années, le Lituanien s'est adjugé les couronnes 2022 et 2023. Devenir le premier pilote sacré dans deux catégories différentes était son objectif en rejoignant la caravane Challenger cette saison. Il n’a connu que la victoire (Portugal, Ruta 40) et la deuxième place (Dakar, ADDC). Un net avantage de 44 points sur Nicolas Cavigliasso lui permet d’aborder sereinement la dernière manche. L’Argentin a gagné presque autant d’étapes que son rival (7, une de moins) mais il paie cher son entame de saison au Dakar (6e) et aux Émirats (5e). Une sixième place suffirait à Baciuska pour être titré à Mengoub/Bouârfa. Prudence toutefois : l’histoire enseigne qu’en rallye-raid, il ne faut pas lever les bras avant d’avoir franchi les dunes !
Marcelo Gastaldi (BBR) partage le destin de son compatriote brésilien Moraes en Ultimate. Comme lui, il est troisième du général en catégorie Challenger. Et comme lui, il a une troisième place à protéger. Son premier poursuivant, Austin Jones (Can-Am Factory), est absent au Maroc. Sa coéquipière chez BBR Dania Akeel est sa plus proche menace à 32 points.
Attachez vos ceintures !
Une saison, c’est long. À l’arrivée du Rallye du Maroc, les concurrents auront parcouru plus de 17 000 kilomètres. Face à de telles distances, la régularité est la clé du succès. Sebastian Guayasamin (BE Racing) est en train de le prouver en SSV. L'Équatorien est en tête du général, bien qu’il n’ait pas remporté de course ! Commettant peu d'erreurs, soignant sa mécanique, il a terminé les quatre manches dans les quatre premiers. À l’inverse de Yasir Seaidan (MMP), vainqueur de deux manches mais contraint à l’abandon au Portugal et en Argentine. Des mésaventures qui le mettent 6 points derrière Guayasamin. Alors qu'ils pensaient se diriger vers un duel, les deux Can-Am ont été rejoints par un troisième. Arrivé au sommet des deux dernières courses, Ricardo Ramilo (Escuderia Ramilo-Rodamoto) s’est immiscé dans la lutte pour le titre. L’Espagnol est à 20 points de coiffer au poteau ses deux rivaux. Ce sera plus dur pour Rebecca Busi (OnlyFans) à 41 unités. C’est la première fois de l’histoire du W2RC que 4 concurrents peuvent être champions à l’entame de la finale !
Points : comment ça marche ?
Les concurrents peuvent empocher 55 points au Rallye du Maroc, de deux manières :
- Finir dans le Top 15 du classement, avec le barème suivant : 30 (1er), 25 (2e), 20 (3e), 17 (4e), 15 (5e), 13 (6e), 10 (7e), 9 (8e), 8 (9e), 7 (10e), 6 (11e), 5 (12e), 4 (13e), 3 (14e), 2 (15e).
- Finir dans le Top 5 d’une étape, avec le barème suivant : 5 (1er), 4 (2e), 3 (3e), 2 (4e) et 1 (5e)
- Pour les constructeurs, trois équipages au maximum peuvent être nommés sur chacune des épreuves. Seuls les points des deux meilleurs seront retenus, selon le barème ci-dessus.
L’histoire en marche ?
Chez les copilotes aussi, les trois couronnes mondiales sont en jeu. En FIA, Édouard Boulanger (Dacia Sandriders) peut succéder à son compatriote français Mathieu Baumel (X-raid Mini JCW). Le nouvel associé d’Al Attiyah devance de 20 points le lieutenant d'Al Rajhi, Timo Gottschalk (Overdrive Racing).
L’histoire est en marche en catégorie Challenger, où Valentina Pertegarini peut devenir la première femme titrée en W2RC ! Assise à la droite de Cavigliasso, l’Argentine n'aura pas à lutter face à Oriol Vidal (Can-Am Factory), convalescent. Son dernier rival pour le sacre est le Brésilien Carlos Sachs (BBR), copilote de Gastaldi, à 35 points. En SSV, Fernando Acosta (BE Racing) a une chance en or de récupérer les 11 unités qui le séparent de Fausto Mota, leader mais plus associé à Ramilo. En conservant sa troisième place, le copilote de Busi, Sergio Lafuente (OnlyFans), apporterait à l'Uruguay son premier titre en W2RC.