Après les fortes pluies nocturnes, la nébulosité est restée basse sur Séville ce matin, empêchant les deux hélicoptères en charge de la sécurité de l’Andalucía Rally de décoller pour se rendre sur la ligne de départ de la spéciale. Alors que la matinée avançait, et que les nuages refusaient de s’en aller, plusieurs scénarios ont été envisagés. La dernière solution consistait en une spéciale raccourcie de 84 kilomètres. Celle-ci devait démarrer au plus tard à 14h00, mais les conditions étant encore trop difficiles, le directeur de la course, David Castera, et son équipe n’ont eu d’autre choix que d’annuler l’étape du jour.
SUR LA PISTE
David Castera (directeur du rallye) : « Nous avons décidé d’annuler la deuxième étape de l’Andalucía Rally car nos hélicoptères n’ont pas été en mesure de rejoindre la course en raison des mauvaises conditions météorologiques. Il faisait relativement dégagé sur l’étape, mais ils se trouvaient à 120 kilomètres, où le brouillard était dense et la visibilité nulle. Les hélicoptères n’ont donc pas pu nous rejoindre. Nous avons attendu jusqu’à la dernière minute pour annuler. Nous avons raccourci l’étape à mesure que la journée avançait, mais nous avions fixé 14h00 comme heure limite. Ce délai étant passé et les hélicoptères toujours incapables de décoller, nous avons été forcés d’annuler l’étape. »
RADIO BIVOUAC
Laia Sanz, dont le parcours est sans aucun doute unique, a fait forte impression sur le rallye-raid. Depuis qu’elle a quitté les motos pour les voitures, les fans espagnols cherchent une femme pilote pour perpétuer l’héritage de la Catalane, même si ses 20 titres mondiaux et son top 10 au Dakar sur deux roues ne seront jamais égalés. Sandra Gómez (29 ans), seule représentante féminine chez les motos de cette édition de l’Andalucía Rally, est l’amie de Laia, sa coéquipière sur le Trial des Nations et l’une de ses admiratrices. Elle sait pertinemment qu’elle n’échappera pas aux comparaisons, surtout dans le chef des fans et de la presse. Forte d’une longue carrière internationale en hard enduro et en trial, Gómez a participé à son premier rallye au Maroc en 2021, en préparation du Dakar 2022. Elle a terminé les deux épreuves malgré son inexpérience, terminant deuxième femme en Arabie Saoudite. Cette année, avec plus de bouteille sur une moto de rallye (encadrée par son bon ami Lorenzo Santolino), elle vise plus haut : « Bien sûr le trophée féminin est l’objectif, il est important de donner de la visibilité aux femmes dans les rallyes pour que bientôt nous soyons plus nombreuses », explique-t-elle. Malgré la longueur de son palmarès en course et quelques cascades dans la série à succès La Casa de papel, elle se bat pour obtenir le financement nécessaire pour participer au Dakar 2023. Y parvenir enfin serait une belle récompense pour les épreuves qu’elle a traversées cette année, durant laquelle elle a passé tout l’été à l’arrêt à cause d’une mononucléose, dont avait également curieusement souffert Laia Sanz en son temps. « J’ai passé deux mois à ne rien faire du tout et j’ai perdu toute ma force et mes muscles. Après l’Andalousie, je devrai m’entraîner beaucoup pour être en forme pour janvier »... si le manque de budget ne l’en empêche pas.
LA STAT DU JOUR : 38 + 25
Alors que la fin de la toute première édition du W2RC approche à grands pas, le moment est peut-être venu de se pencher sur la manière dont les points sont attribués. Commençons par les motos.... Le nombre maximum de points qu’il est possible de marquer sur le Dakar est de 38, plus que sur les autres manches en raison de son statut de rallye marathon. Sur les trois autres épreuves, plus courtes (Abu Dhabi Desert Challenge, Rallye du Maroc et Andalucía Rally), le score maximum est de 25. Évidemment, derrière, le nombre de points attribués diminue en fonction de la position d’arrivée. Pablo Quintanilla a terminé deuxième du Dakar et a obtenu 30 points, alors que Matthias Walkner a obtenu 24 points pour sa troisième place. Sur les autres rallyes, le deuxième obtient 20 points, le troisième 16 et ainsi de suite jusqu’au quinzième qui n’obtient qu’un seul point pour ses efforts. Le Rally2 utilise le même système, tandis qu’en Rally3, pour les motos d’enduro modifiées avec une autonomie réduite, le Dakar ne fait évidemment pas partie du championnat. Cette année, seuls le Rallye du Maroc et l’Andalucía Rally ont compté pour le championnat de Rally3. Par ailleurs, seule la catégorie RallyGP bénéficie du statut de Championnat du Monde, tandis que les autres catégories (Rally2, Rally3, Quads) sont des Coupes du Monde. En outre, il existe un championnat des constructeurs dans lequel un constructeur peut engager un maximum de 3 pilotes RallyGP, seuls les deux meilleurs pilotes marquant des points. Demain, nous nous intéresserons aux voitures...
W2RC
La deuxième étape n’ayant pas eu lieu, il n’y a évidemment aucun changement au classement W2RC. Nasser AlAttiyah (Toyota Gazoo Racing) conserve 24 points d’avance sur Loeb, qui ne profite pas de l’annulation du jour. En T3, « Chaleco » López (Can-Am Factory South Racing) garde 29 points d’avance sur Cristina Gutiérrez et 37 points sur Quintero, les deux prétendants de chez Red Bull Off Road Junior Team. Enfin, en T4, les deux leaders sont actuellement à égalité, Marek Goczal (Cobant-Energylandia Rally Team) et Rokas Baciuska (South Racing Can-Am) possédant tous deux 155 points. Le troisième candidat, Austin Jones (Can-Am Factory South Racing Can-Am) se trouve trois points derrière. Il a perdu beaucoup de temps lors de la première étape et aura du mal à dépasser l’un de ses rivaux au classement général. Chez les motos, où tout dépend du classement général final, Sunderland (GasGas Factory Racing) est toujours en deuxième position, avec huit points d’avance sur Ricky Brabec (Monster Energy Honda).
DÉCLARATIONS
Sam Sunderland (GasGas Factory Racing) : « C’est un peu frustrant pour toutes les personnes impliquées, mais on ne peut pas contrôler la météo. Nous voulons évidemment tous courir, mais les hélicoptères n’ont pas pu décoller et la priorité doit toujours être la sécurité. Ce n’est la faute de personne, espérons que la journée de demain sera meilleure. »
Glyn Hall (directeur de l’équipe Toyota Gazoo Racing pour le rallye-raid) : « Ce sont des choses qui arrivent. Je sais qu’ASO et surtout David Castera seront extrêmement déçus et je sais que s’il avait été humainement possible de le faire, David l’aurait fait. Nous avons encore deux étapes à disputer et c’est sur cela que nous allons nous concentrer. »
Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme) : « C’est toujours frustrant quand vous pensez que vous allez courir et que vous ne le pouvez pas, mais les conditions météorologiques étaient très délicates et les hélicoptères ne pouvaient pas rejoindre la spéciale. Cela signifie que nous n’étions pas en sécurité et dans ces conditions, vous ne prenez pas le risque de sortir. Les organisateurs ont annulé l’étape et je pense que c’était la seule chose qu’ils pouvaient faire. »