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Les favoris dévoilent leurs ambitions

  • J-1 avant le départ de la 34e édition de l’Abu Dhabi Desert Challenge (ADDC). Les vérifications administratives et techniques se sont déroulées aujourd’hui à Al Ain, à l’est de l’Émirat.
  • 103 véhicules sont autorisés à prendre le départ. 87 sont engagés sur le championnat du monde : 32 en FIA (16 Ultimate, 11 Challenger et 5 SSV) ainsi que l’intégralité des 55 véhicules du plateau FIM (8 RallyGP, 42 Rally2 et 5 quads).
  • Demain, le premier départ FIM du prologue sera donné à 11h00 (GMT + 4), la première auto FIA s’élancera à 12h20. Suivez la course en direct avec le Race Center >ici<.

FIA : Le Moyen-Orient a la main, les Challenger défient les Ultimate

 

Sur quatre roues, l’Abu Dhabi Desert Challenge est une épreuve particulière du calendrier à au moins à deux titres :

 

C’est d’abord la chasse gardée des spécialistes des dunes. Le tenant du titre, Nasser Al Attiyah (The Dacia Sandriders), s’est imposé à quatre reprises depuis 2008. Yazeed Al Rajhi (Overdrive Racing) a remporté en 2023 sa première manche W2RC. En Challenger comme en SSV, un Saoudien et un Émirati font office de favoris, avec Yasir Seaidan (BBR Team) et Helei El Mansour (Liwa Team UAE).

 

C’est ensuite la course  sur laquelle les Challenger et les SSV réussissent systématiquement à rivaliser avec les Ultimate. Depuis 2022 et la création du W2RC, les Challenger et les SSV occupent en moyenne la moitié du Top 10 sur l’ADDC (4/10 en 2024, 5/10 en 2023 et 6/10 en 2022). Chaleco Lopez et Seth Quintero, respectivement 3e de la course en 2022 et 2023, ont signé ici les meilleures performances des T3 (ex Challenger) de la jeune histoire du championnat. Record à battre !

 

Déclarations :

 

Yazeed Al Rajhi (Overdrive Racing), leader du championnat : « On ne doit pas prendre trop de risques ici, on ne veut pas tout perdre. On doit être intelligents, nous n’avons pas besoin de remporter la course mais de repartir avec un maximum de points. Notre but est de finir sur le podium. Tout le monde veut attaquer pour revenir sur nous au classement. Nous, on verra cela sur la prochaine course, on attaquera à ce moment-là si cela est nécessaire. »

 

Nasser Al Attiyah (The Dacia Sandriders), quadruple vainqueur et tenant du titre : « J’ai beaucoup d’expérience, j’ai gagné quatre fois. Si on regarde de près, chaque année, j’ai toujours une bonne vitesse dans les dunes. Mais on doit aussi être intelligents sur cette course car mon objectif est d’aller chercher un quatrième titre de champion du monde. Donc s’il faut gagner avec peu d’avance, on s’en contentera. »

 

Edouard Boulanger (The Dacia Sandriders), navigateur, double vainqueur et tenant du titre : « J’ai eu la chance de participer deux fois avec des pilotes d’exception. Avec Stéphane (Peterhansel), on venait pour préparer les échéances à venir. On a gagné parce que la voiture n’a pas eu de problème et que les autres en ont eu. Il faut être honnête, on n’était pas les plus rapides, juste les plus fiables. Par contre l’année dernière avec Nasser, on a maîtrisé le sujet de A à Z. Sa vitesse dans les dunes est exceptionnelle. Il ne s’est rien passé avec la voiture, et quand c’est comme ça, il est difficile de contrer Nasser. Je pense qu’en vitesse pure, peut-être que Séb (Loeb) peut s’accrocher, mais cela lui demande plus d’efforts que Nasser qui est dans son habitat naturel. C’est comme si tu mettais Nasser sur les routes du Monte-Carlo, il pourrait s’accrocher sur quelques spéciales, mais il va forcer. »

 

Sébastien Loeb (The Dacia Sandriders) : « Battre mon meilleur résultat sur mes deux participations ici est faisable puisque j’ai fait 8e au mieux. À chaque fois j’ai eu des problèmes en début de rallye, une fois on a changé trois cardans dans la spéciale, une autre on a perdu l’eau après 50 km. Mais c’est un rallye que j’aime bien, où globalement, j’ai plutôt été rapide. Mais je sais aussi que c’est un rallye compliqué à gagner car on a des vrais spécialistes avec Nasser et Yazeed, et on a vu que le niveau général avait augmenté ces derniers temps avec les jeunes qui roulent bien. Il y aura de la concurrence, mais on va essayer de se battre devant quand même. On a souvent eu des ennuis, ce serait bien que l’on passe un peu à travers. »

 

Yasir Seaidan (BBR Team), vainqueur du championnat des rallyes-raid SSV 2024, 8e scratch et 2e SSV ici en 2024 : « Ce qui est bien à Abu Dhabi, c’est que c’est 100 % dunes. Si tu es un bon pilote dans les dunes, tu finis dans une bonne position. Et pas seulement dans ta catégorie, au général aussi. Il faut être un bon pilote dans les dunes, c’est tout. Car techniquement, la puissance du véhicule ne fait pas la différence, tout est une question de suspensions et d’équilibre. Le premier jour dans l’Empty Quarter en janvier dernier, je me suis retrouvé en tête de la spéciale après 55 km avec 165 ch face aux 350 ch des T1+. Le pilotage fait la différence. Je pense que je suis un bon pilote dans les dunes et cette année j’ai un Taurus qui est le meilleur véhicule sur ce terrain. »

 

Mansour El Helei (Liwa Team UAE), tenant du titre SSV sur la course, nouveau venu sur le championnat : « L’an dernier j’ai remporté la catégorie SSV, mais comme je n’étais pas inscrit sur le championnat du monde, je n’ai pas reçu de médaille W2RC. Cette année, je suis engagé et j’espère en obtenir une le 25 février pour l’anniversaire de mes 33 ans ! J’ai participé au Desert Challenge dès que j’ai eu 18 ans, l’âge de prendre une licence. Depuis 2011, j’ai disputé onze fois la course, d’abord en T2, que j’ai remporté en 2015, avant de passer en SSV, que j’ai gagné l’an dernier. J’espère y arriver à l’avenir en Challenger et en Ultimate ! Liwa Team UAE est soutenue par notre gouvernement qui souhaite promouvoir les jeunes talents. J’ai la chance de faire équipe avec Cheikh Khalid Al Qassimi qui a remporté la course au général en 2017 et qui a une grosse expérience en WRC et sur le Dakar. C’est une légende que je souhaite imiter en devenant pourquoi pas le premier Émirati à s’imposer en championnat du monde des rallyes-raid FIA. »

 

  Liste des équipages FIA autorisés à prendre le départ

 

FIM : Les moins expérimentés sont aussi les favoris  

À moto, sur les 8 pilotes RallyGP autorisés à prendre le départ, ils ne sont que deux « vétérans », comme ironisait Ricky Brabec (Monster Energy Honda HRC) dans le stade de football 2.0 qui accueillait les vérifications administratives. Pour l’Américain, comme pour Nacho Cornejo (Hero MotoSports), leur première participation remonte à 2015. Pour le Californien, il s’agissait du tout premier rallye-raid de sa carrière. Il a depuis participé à quatre reprises à la course, avec pour meilleur résultat une 2e place en 2022. Pour le Chilien, c’était son premier rallye international. L’officiel Hero compte 6 participations, un podium en 2019 et une 4e place pour sa dernière apparition en 2023.   Luciano Benavides (Red Bull KTM Factory Racing) et Ross Branch (Hero MotoSports) comptent ensuite 3 ADDC à leur compteur. Le champion du monde en titre a la particularité d’être le seul des 8 RallyGP à avoir pris part aux débats en 2024, avec une 4e place finale à la clé.  

Derrière ces pilotes, l’autre moitié compte moins de 3 participations. Pourtant, c’est parmi ce carré le moins expérimenté que se cachent les favoris sur la course, mais aussi le tiercé en tête du championnat. Skyler Howes (Monster Energy Honda HRC) et son coéquipier Adrien Van Beveren ont couru 2 fois ici. VBA, 3e du championnat, possède les meilleures statistiques : 2e en 2021, vainqueur en 2023. Daniel Sanders, le leader orange du W2RC, n’est apparu qu’une fois en 2021. En bagarre pour le podium jusqu’à la fin de l’étape 4, une panne d’essence l’avait relégué 12e à l’arrivée le lendemain. Tosha Schareina, le quatrième pilote des rouges et actuel 2e du championnat, s’apprête à découvrir les dunes d’Abu Dhabi.  

 

En Rally2, Edgar Canet, le troisième pilote Red Bull KTM Factory Racing, va lui aussi faire ses débuts sur la course. Comme sur le Dakar, l’Espagnol se présente à l’entendre avec humilité. Huitième du général et premier Rally2, il aura ici fort à faire avec Michael Docherty (SRG Motorsports), un des spécialistes de la course qui a remporté deux étapes devant les pilotes RallyGP dans l’Empty Quarter lors du dernier Dakar.  

 

Chez les quads, Abdulaziz Ahli, quadruple tenant du titre, se prépare déjà au prologue, le seul chrono qui lui a échappé l’an passé ! Antanas Kanopkinas (CFMoto Thunder Racing) s’est présenté aux vérifications pour la première fois avec la 3e génération du CForce 1000. Une version plus légère et plus puissante qui, selon le Lituanien, est déjà inscrite sur la prochaine manche en Afrique du Sud. L’engagement sur toutes les dates du championnat de la marque chinoise a de forte chance de s’avérer payante en fin de saison.  

 

Déclarations :  

Daniel Sanders (Red Bull KTM Factory Racing), leader du championnat : « C’est ma deuxième fois à Abu Dhabi, la dernière remonte à 2021 où j’étais en bonne position avec Matthias (Walkner) avant de tomber en panne d’essence. J’étais proche de remporter ma première course sur le championnat. J’étais déçu, mais la course reste malgré cela une de mes préférées. Cela m’a pris beaucoup de temps pour revenir ici à cause de mes blessures, mais je suis excité de retrouver les dunes. Le plan est de refaire comme sur le Dakar ! Le pilotage, le physique, tout est pareil. Je n’ai pas trop roulé à moto depuis le retour du Dakar, comme les autres, mais il va falloir être prêt dès le premier jour de course car elle est plus courte. Je vais me concentrer sur le terrain et la lecture du roadbook, aussi essayer de ne pas trop penser au fait que je suis leader du championnat, et on verra à la fin. »  

 

Adrien Van Beveren (Monster Energy Honda HRC) : « Ce sont des dunes ici, il n’y a pas de secret, j’aime ça. Le seul point qui peut se mettre en travers de ma route, c’est la stratégie qui entre pas mal en compte. Partir devant dans les dunes signifie perdre du temps, donc il faut être un peu stratège ici. Mais à part cela, c’est clair que c’est un terrain de jeu qui me va bien. L’aisance sur le terrain fait que l’on arrive à bien le lire, à transmettre la puissance au sol, ce qui est encore plus important dans le sable qu’ailleurs. Sur ce type de course, c’est ce qui fait qu’à la fin ces secondes voir ces minutes gagnées te permettent de réaliser la performance. Je m’attends à ce que Docherty soit rapide, dans la dernière étape du Dakar, on s’est un peu échappé ensemble. »  

 

Tosha Schareina (Monster Energy Honda HRC) : « C’est ma première fois à Abu Dhabi, j’ai la possibilité de me battre pour le championnat, je dois rester calme avec les deux pieds sur terre car cette course est plus compliquée, très différentes des autres manches avec uniquement du sable et des dunes. Je veux respecter cette course et l’apprendre, mais aussi bien sûr me battre devant. J’ai passé tout mon temps depuis le Dakar concentré sur la récupération de ma clavicule cassée. Le délai jusqu’ici était suffisant pour ne pas me faire opérer. Evidemment, je ne suis pas à 100 %, mais je suis prêt à me battre. »  

 

Nacho Cornejo (Hero MotoSports) : « Sur le Desert Challenge, il faut toujours être prudent. Lors de mes deux dernières apparitions, je n’ai pas été très prolifique car j’ai endommagé la moto à chaque fois dans les dunes. Il faut être malin et terminer la course pour récolter le plus de points sur le championnat. C’est mon but, même si je vais me battre pour être devant. Mais je vais vraiment me focaliser sur le fait de réaliser la course la plus propre possible. »  

 

Liste des pilotes FIM autorisés à prendre le départ